1.10 Temps de sauvegarde :
Le temps de sauvegarde est le laps de temps entre la prise de vue et la mémorisation sur le media. En numérique, il y a toute une série de processus de traitement de l’image avant de sauver celle-ci, pour autant que l’image ne soit pas sauvée en mode RAW. Ces traitements agissent sur le contraste, température de couleur, netteté, dynamique, compression, etc.
Il va de soi qu’en argentique ce temps est pratiquement nul.
L’accent est mis ici sur le fait que dans certaines circonstances, de jour en l’occurrence, ce temps peut être un obstacle aux prises de vues, car certains appareils numériques exigent la fin du traitement et la sauvegarde de l’image ou ne disposent que d’un faible tampon de mémoire pour approcher 3 à 4 images par secondes.
1.11 Type de fichiers :
Les deux formats les plus utilisés dans le monde du numérique sont le
JPEG et le RAW.
Le RAW :Le mode RAW est un format d’images nécessitant un très grand espace mémoire et un temps de sauvegarde plus long. Il a pour avantage de sauver l’image capturée telle quelle, ce que l’on nomme généralement ‘sorti du four’.
Aucune compression et post-traitement interne de l’appareil numérique ne sont effectués, ce qui donne une image sans dégradation et chaque pixel est sauvé indépendamment.
Ce mode est souvent utilisé pour effectuer des corrections en post-traitement avec des outils bien plus performants que ceux intégrés dans le boîtier pour le traitement des pixels morts, bruit, correction de la température, contraste, etc.
Ce mode est généralement utilisé par les professionnels ou amateurs en astrophotographie.
Le JPEG ou JPG :
Le mode JPEG (Joint Photographic Experts Group) ou JPG est préféré dans le monde de la photo amateur.
Le taux de compression de l’image est appliqué au niveau de la couleur et des détails sans pour autant être visible à l’œil nu. Malheureusement, la perte de ces informations est irréversible. Le taux de compression est généralement variable dans le menu des appareils photographique. Il est vivement conseillé, hormis le fait d’avoir une grande capacité de mémoire de stockage, de sauver les photos en mode JPEG lors de chasses aux orages, car en général, la plus grande partie des clichés est noire et augmente sensiblement le nombre de prises de vues.
Exemple :
CANON 10D avec CF de 1Gbytes
MODE RAW = 56 photos de 18Mbytes
MODE JPEG de jour = 425 photos de 2,4 Mbytes
MODE JPEG de nuit = 1700 photos de 0,6 Mbytes (théorique)
2. Sur le terrainIl n’y a pas de miracle, il est bien plus facile d’obtenir de bons clichés de nuit que de jour, mais il faut toutefois suivre certaines règles afin de ne pas être déçu du résultat.
La prise de vue de jour demande une toute autre technique et approche au niveau du type de déclenchement et des temps de poses bien plus courts.
La situation géographique n’est certainement pas à négliger.
Il ne faudra surtout pas perdre trop de temps à repérer un endroit propice aux prises de vues, un repérage de jour et par temps calme est un avantage non négligeable.
Un repérage d’une dizaine de sites en altitude ou en surplomb permet de quadriller de très grandes superficies.
Les meilleurs résultats seront réalisés en dehors d’une habitation ou d’un véhicule et au sec bien entendu.
Si, malgré tout, il devient impossible de déclencher en extérieur, il faudra se méfier des vitres. Il faudra veiller à ne pas placer le plan du capteur/film parallèle à la vitre au risque de reflet ‘flar’ sur le cliché.
De nuit :
De nuit deux approches seront à décider suivant l’ambiance lumineuse.
On notera une obscurité totale ou une pénombre avec une lumière de ville par exemple.
Dans le cas d’une pénombre on pourra s’aider grâce au compensateur d’exposition pour peu qu’un équilibre vitesse/ouverture soit assuré par l’ensemble boîtier/optique.
Dans le cas d’une absence totale de lumière, le temps de pose devra être réglé manuellement et permettra des temps de pose souvent au-delà de 30sec, le mode ‘BULB’ sera choisi dès lors.
Ce qu’il ne faut pas oublier :
- Un pied robuste et très stable.
- Une télécommande avec possibilité de laisser l’obturateur activé.
- Choisir une focale appropriée.
- Mode mise au point en manuel.
- Réglage de la température sur TL.
- Mode de sauvegarde en JPEG.
- Réglage de la sensibilité suivant la distance de l’orage.
- Mode d’exposition en manuel.
Afin de régler l’exposition correctement, placer l’ouverture f suivant le petit tableau ci-dessous.
Ensuite faire varier la vitesse d’obturation afin que le repère du compensateur d’exposition soit correct, c'est-à-dire 0EV. Réajuster la vitesse afin de diminuer l’indicateur d’exposition afin de ne pas surexposer comme indiqué dans le tableau.
Photographie de nuit |
ISO Ouverture f Distance KM EV |
100 < 11 < 1 -1,5 |
100 < 4.5 < 10 -1 |
200 < 5.6 < 20 -0,5 |
200 < 2.8 < 50 0 |
400 < 4.5 < 100 0 |
Si malgré tout cela, l’équilibre n’est pas obtenu, réajuster l’ouverture et retravailler la vitesse.
Notes :
- Eviter des poses de plus de 1 à 2 minutes, car l’accumulation d’impression d’éclairs risque de surcharger l’image. Bien entendu si cet effet est voulu, alors il s’agit d’une autre histoire…
A retenir : De nuit, privilégier le réglage de la vitesse.
De jour :La prise de vues de jour est un tout autre sport, nécessitant des accessoires supplémentaires et un excellent dosage de la lumière.
De plus, l’appareil photographique doit avoir un temps de latence très rapide, inférieur à 100ms de préférence au risque de prendre la photo après le passage de l’éclair dans le cas d’un déclenchement externe.
Le contraste entre la lumière ambiante et un éclair est bien moindre que durant la nuit, et l’apport de lumière ambiante sur le capteur/film risque de se superposer à la lumière d’un éclair.
Dès lors, les vitesses d’obturation ne devront jamais dépasser plus de 1,5 voir 2 secondes.
Si le déclenchement de l’appareil photo se fait par un système auxiliaire, il faudra veiller à ne pas descendre sous la barre de 1/4 sec, au risque de ne pas laisser le temps à l’éclair d’imprimer le capteur/film.
Le réglage de la compensation d’exposition sera plus léger mais néanmoins existant pour des éclairs assez proches (voir tableau ci-dessous). La sensibilité sera revue à la baisse, de 50 à 100 ISO, afin d’augmenter la plage d’ouverture disponible pour cadrer à des vitesses relativement lente pour des clichés de jour.
L’utilisation de filtres permet éventuellement de garder un équilibre vitesse/obturation recommandé, mais les résultats seront moins contrastés.
A retenir : De jour, jouer sur l’obturation et la sensibilité.
Ce qu’il ne faut pas oublier :
- Un pied robuste et très stable.
- Une télécommande avec possibilité de laisser l’obturateur activé.
- Choisir une focale appropriée.
- Mode mise au point en manuel.
- Réglage de la température sur automatique.
- Mode de sauvegarde en JPEG hautement recommandé.
- Réglage de la sensibilité suivant la distance de l’orage.
- Mode d’exposition en manuel.
- Option de relève du miroir
Photographie de jour |
ISO Ouverture f Distance KM EV |
50 < 11 < 1 -1 |
50 < 8 < 10 -1 |
100 < 11 < 20 -0,5 |
100 < 8 < 50 0 |
100 < 5.6 < 100 0 |
Les différentes techniques de jour :
Pas de miracles non plus pour les prises de vues de jour.
A ma connaissance seules deux techniques existent.
1ere Technique :
Shooter, shooter et encore shooter… mais à ce rythme, en argentique le portefeuille va vite connaître un sérieux problème. De toute manière, cette technique est au petit bonheur la chance, et statistiquement le rapport bons/mauvais clichés ne dépassera guère 0,01 ! De plus la mécanique va vite en prendre pour son grade à cette allure.
Il est néanmoins possible de prévoir le moment de déclenchement d‘un éclair lors d’un orage à l’aide d’un instrument mesurant la tension électrique du champ créée par l’ionisation de l’air. Après plusieurs éclairs, il est possible de déterminer une grandeur physique de rupture et ainsi avoir une idée de l’instant de la rupture de l’isolation et amorçage de l’éclair.
Le mieux serait de connecter ce dispositif à l’appareil photo…
2ème Technique :
L’autre technique consiste à se munir d’un appareil photographique ayant un temps de latence ‘lag time’ très court < 100ms. Ensuite, en lieu et place de la télécommande, installer un dispositif de déclenchement réagissant au démarrage d’un éclair.
Pour ce faire, plusieurs détecteurs sont envisageables.
- Une version optique réagissant à une variation assez forte de la lumière ambiante.
Ce dispositif a pour avantage d’être activé à proximité (<10KM) et permet un angle de surveillance assez serré.
- Une version radio réagissant à l’émission causée par une décharge électrique.
Ce capteur, basé sur un récepteur de radio AM, permet de déclencher l’appareil photo même si l’orage est à une portée de plus de 100km.
L’inconvénient d’un tel dispositif est la surveillance sur une grande distance et sur un rayon de 360°.
- Une version basée sur un détecteur de champ électrique est également envisageable. Cet instrument mesure non seulement le champ électrique généré lors d’une ionisation avant le claquage du diélectrique, et lors de ce claquage, cette brutale variation permet le déclenchement d’un appareil photographique.
La réaction instantanée de ces détecteurs signifie que l’appareil photo est déclenché à la naissance d’un éclair, et dès lors le temps de pose ne peut pas être trop bref sous peine de prendre un cliché d’un ‘traceur’ uniquement.
Un temps d’exposition de 1/2s est un minimum et 2 secondes pour un ‘super bold’.
Note personnelle :
Au cours de ces dernières années j’ai expérimenté les deux premières solutions de déclencheur asservissant mon APN. Les temps de réaction de ces dispositifs sont quasi-instantanés et seul l’appareil photographique introduit un retard entre l’amorçage de l’éclair et la prise de vue elle-même. La version optique est à mon avis bien plus performante lors d’un orage sous la barre de 15km de distance, au-delà, la version radio devient nécessaire.
J’ai laissé sur mon site les schémas et tout ce qui s’y rapporte afin de partager mon expérience avec les autres, et permettre à quiconque de se lancer dans l’aventure de l’électronique et ensuite de s’essayer à la photo de jour.
Il reste certainement encore beaucoup de points à éclaircir, à développer, mais ceci constitue je pense un début, une lumière d’espoir, une direction à suivre pour notre loisir à nous chasseurs d’orages.
Bonne chasse a tous et que ce tuto vous serve au mieux.
Souce
www.chasseurs-orages.comPS: je m'en suis servie et croyez moi il est très utilise.